RÉCIT D’AVENTURE: MAXIMILIAN. UN RÊVE QUI SE RÉALISE.

RÉCIT D’AVENTURE: MAXIMILIAN. UN RÊVE QUI SE RÉALISE.

Au mois de novembre, et dans le cadre des activités du Salon du Livre Francophone de Beyrouth, les élèves de 6ème B ont participé à un atelier d’écriture animé par l’auteur de littérature de jeunesse Alex Cousseau. L’activité d’écriture, et surtout de réécriture, inspirée d’un extrait de l’un des derniers ouvrages de Cousseau, s’est poursuivie en classe. Résultat : des récits passionnants !

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Je m’appelle Maximilian. Je vis dans un petit village. J’ai quatre filles et trois garçons. Nous sommes pauvres, si pauvres que nous n’avons presque rien à manger, si pauvres que nous avons très peu d’habits. Moi-même, je ne possède que ma tenue de facteur. Je rêve d’une maison plus grande, d’une table bien garnie… Mais je gagne à peine de quoi nourrir ma famille.

Je suis donc facteur et je distribue tous les jours des lettres. Celle que je dois livrer aujourd’hui est anonyme. Elle est adressée « à celui qui vit dans la cabane de l’ours ». Cette lettre m’intrigue. La peur m’envahit mais je ne peux pas laisser tomber cette mission. Je suis obligé, c’est mon métier.

Je prends les clefs de ma moto et prends le chemin de la montagne. Sur le chemin, j’entends des bruits bizarres. Autour de moi, se trouvent surtout des branches et des brindilles, mais aussi d’assez grandes quantités de bois mort et de fines herbes sèches.  Il fait un froid glacial et je n’ai pas de manteau sur le dos. Mais depuis mon enfance,  je supporte bien le froid.

J’arrive dans une forêt sombre et humide. Je lève les yeux pour regarder le ciel alors j’aperçois une cabane perchée sur un arbre gigantesque. Des traces de griffes sont restées sur les branches. Soudain, de nouveau, la peur trouve son chemin vers mon cœur. Je tremble de peur et de froid. Mille questions tournent dans ma tête. Qui vit dans cette cabane ? Est-ce celle que je cherche ? Qui a laissé ces traces de griffes ? 

Je fais taire cette petite voix dans ma tête et je commence à grimper. Je déplace mes pieds de branche en branche. Mes bras enlacent le tronc. Je suis fatigué mais je refuse d’abandonner…

Arrivé devant la porte, j’essaie de l’ouvrir. Elle s’ouvre seule. A l’intérieur, j’aperçois la silhouette d’un homme. Il fait sombre. L’endroit est plein de toiles d’araignées. Le sol est gluant. Je m’avance avec prudence. L’homme s’approche lentement de moi. J’ai peur. J’ai si peur que je tremble de la tête aux pieds, si peur que j’imagine qu’il va me tuer.

Il me dit :

─ Qui êtes-vous ? Moi je suis Farouche.

Je bredouille :

─ M…Maximilian.

─ De qui est cette lettre ?

─ Je… je… je ne sais pas.

Il ouvre alors l’enveloppe avec curiosité. Puis, au bout de quelques instants, il me dit :

─ Je ne sais pas lire. Dites-moi ce qui est écrit dedans.

Et je commence à lire :

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Cher Farouche

Je t’envoie cette lettre pour te dire que je reviens. Si tu veux bien m’accueillir, mets une bougie  à ta fenêtre cette nuit.

Amicalement

André

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Dès que je termine, je lui demande :

─ Je peux m’en aller ?

─ Non. Le trajet est très long. Passez la nuit chez moi. Vous repartirez demain matin.

J’ai peur mais j’ai l’impression que je n’ai pas le choix.

« Tu dois faire preuve de courage », murmure une petite voix dans ma tête.

Je réponds :

─ D’accord. Je reste.

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Pendant toute la nuit, Farouche paraît impatient de revoir l’auteur de la lettre. Curieux, j’attends aussi. Une bougie allumée est posée sur le bord de la fenêtre. Bientôt, la porte s’ouvre et un homme fait son entrée, une bourse à la main, habillé d’une façon très élégante. Farouche se lève et se jette à son cou.

 Je suis désolé de t’avoir quitté, murmure André.

 Ce n’est rien. Je te pardonne, répond Farouche.

Des heures passent. Dehors, le ciel devient rose et le soleil monte derrière les montagnes. Je m’apprête à quitter la cabane. J’ouvre la porte et c’est à ce moment que je sens une main sur mon épaule. Je me retourne. C’est André. Il a ouvert sa bourse. Elle est pleine d’argent.

« Tiens, c’est à toi, me dit-il. Depuis des années, j’envoie des lettres à Farouche. Mais personne n’a eu le courage de les livrer à la cabane de l’ours. Tu mérites une récompense. »

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Quel bonheur ! Je vais enfin pouvoir changer ma vie et celle de ma famille…

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Aya Karam

Gracia Issa

Séréna Assoum

Reine Chakhachiro