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Au tout début: L’école était composée seulement de classes de jeunes enfants, de la TPS au CE1 (que l’on nommait alors 10ème).

Drôle d’école, sans clôture! A la récréation, les enfants jouaient dans un terrain ouvert. Drôles de maîtres et de maîtresses: jeunes, jouant avec leurs élèves, leur apprenant à reconnaître un serpent, à monter à cheval sur celui du fermier voisin.

4 Octobre 1973: sous les regards attentifs de Madame Soulier (directrice) et de Madame Tardy (intendante), une annexe du Grand Lycée de Beyrouth s’ouvrit au Liban Nord, à Deddeh, El Koura. L’école était une grande villa sur une colline, face à la mer, entourée de parterres de roses. Pendant deux ans et demi, des enfants et des enseignants y vécurent des jours heureux.

Chaque classe comptait entre 20 et 25 élèves, venus de la région du Koura et de Tripoli. Comme les journées étaient longues, jusqu’à 16 heures, un service de restauration dirigé par Louisette, avait été mis en place.

Aujourd’hui encore, certains de nos personnels ont gardé la mémoire de l’époque pionnière de Deddeh.

Comme le succès était au rendez-vous, on construisit un bloc pour l’année suivante et on fit de la prospective: fallait-il bâtir un complexe scolaire au milieu d’une belle oliveraie ou bien les pieds dans l’eau à El Mina?

La rentrée 1974 se passa bien: les effectifs avaient augmenté.

Mais à la fin de l’été 75, comme chacun sait, la situation s’est dégradée entre Beyrouth et le Nord Liban : premiers problèmes à Deddeh. Pour aller à l’école ou en revenir, il fallait que les parents et les chauffeurs de Tripoli montrent trois fois leurs papiers et répondent à des questions de deux factions opposées. Les familles s’inquiétèrent et décidèrent, en concertation avec Mme Soulier, de séparer les élèves en deux groupes : laisser Deddeh ouvert aux élèves du Koura et permettre à ceux de Tripoli de s’installer dans un orphelinat vide à El Mina. Puis la villa de Deddeh fut occupée et les responsables de l’orphelinat d’El Mina voulurent récupérer leurs locaux.  Alors, il fallut de nouveau partir…

Rentrée 1976 dans le bâtiment des Sœurs Italiennes, dans la rue principale de Tripoli. Il fallut s’adapter à la taille démesurée des pièces ou à leur étroitesse. Il y avait bien un jardin mais plus les roseraies de Deddeh.

Rentrée 1977 à Tripoli: bon gré mal gré, il fallut s’adapter. De nouvelles classes furent créées (6ème, 5ème…..) et quelques années plus tard, les élèves de terminale présentaient le baccalauréat français. Taux de réussite exceptionnel malgré de nombreux problèmes : journées écourtées pour cause de combats et d’explosions trop proches, incendies, grèves des personnels car la livre libanaise ne cessait d’être dévaluée….

C’est en 1978, que l’établissement obtint enfin sa licence d’exercice et cessa d’être une annexe du Grand Lycée de Beyrouth.

Rentrée 1985: le bruit de la ville, des effectifs toujours en augmentation, la vente du bâtiment qui nous hébergeait depuis de nombreuses années nous obligèrent à déménager de nouveau et à la rentrée 1985-86  retour dans le Koura, dans des locaux situés à Ras Maska, à 4km de Tripoli. L’établissement accueille alors 1400 élèves, plus de 130 enseignants et 40 personnels administratifs et techniques. Il ne ressemble plus au bâtiment d’origine car de nombreux projets ont été réalisés pour améliorer les conditions d’enseignement et de vie de ses occupants : création d’une BCD, d’un CDI, de laboratoires, d’une cafétéria, d’un jardin pour les tout petits….

Après bien des recherches sous les provisorats de MM. Bachouchi, Lopez et Liot et grâce à l’action de la MLF et de M. Fontès, le projet de construction d’un nouveau Lycée, ex nihilo, est mené à bien.

A la rentrée 2006  nous nous installons ainsi à Kfar Kahel, dans de nouveaux locaux, grâce à la volonté de tous les partenaires du Lycée -MLF et parents d’élèves- de mettre à la disposition de notre communauté scolaire des espaces sécurisés, bien équipés et conformes aux normes françaises. Pourtant cette rentrée n’a pas été facile. La guerre de l’été a retardé les travaux, la route d’accueil était impraticable, le déménagement a été laborieux, mais à force de volonté le lycée a ouvert comme tous les lycées du réseau, le 9 Octobre 2006.

Depuis lors, nos élèves apprennent dans le bel environnement naturel du Koura, au milieu des oliveraies séculaires, où règnent le calme et la sérénité, loin du brouhaha assourdissant et des embouteillages de la ville. Sa qualité architecturale et ses équipements offrent un cadre de vie de qualité apprécié par tous.

Le Lycée Alphonse de Lamartine conventionné avec l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger en 1990 a fêté ses 40 ans en 2013.

C’est aujourd’hui un établissement franco-libanais solidement implanté dans son espace qui scolarise plus de 1200 élèves représentatifs d’une grande diversité géographique, culturelle, confessionnelle et linguistique.

Attaché à ses origines et à son histoire, le Lycée Lamartine fait avec fierté et conviction bénéficier ses élèves d’une formation intellectuelle et morale nourrie des valeurs et des richesses de la langue et de la culture françaises et forte de l’héritage des Lumières et des droits de l’homme.

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LE SAVIEZ-VOUS? …

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Dédicace de Mireille en Langue Occitane (Mirèio, Mirèlha) par le Félibre Frederic Mistral à Lamartine, ce dernier ayant contribué très fortement au succès parisien de Mistral en disant beaucoup de bien de son œuvre, en particulier dans le 40e entretien de son cours de littérature familière. Cette Langue Occitane qui était celle des troubadours et du Comte de Toulouse bâtisseur du Fort Saint Gilles de Tripoli. Le Comté de  Tripoli était alors le seul Etat latin d’Orient où était parlée la Langue Occitane …

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À Lamartina

 

«  Te consacre Mirèlha: es mon còr e mon ama;

Es la flor de meis ans;

Es un rasim de Crau qu’eme tota sa rama

Te pòrge un païsan.”

                                                                                Frederic Mistral

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À Lamartine

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« Je te consacre Mireille: c’est mon cœur et  mon âme;

C’est la fleur de mes ans;

C’est un raisin de la Crau avec tout son feuillage

que t’offre un paysan. »

                                                                                      Frederic Mistral

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