Voyager, se déplacer : source de fatigue ou de détente ?

Voyager, se déplacer : source de fatigue ou de détente ?

Dans le cadre de l’objet d’étude « Le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ? », les élèves de 5eA ont été amenés à dialoguer avec le poète Gérard de Nerval (1808-1855).

Dans une lettre, d’abord, ils se sont adressés à l’écrivain pour réagir au poème « Le relais » qu’ils avaient étudié. Ainsi, chacun a comparé dans sa missive les contraintes des moyens de transport telles qu’elles existaient au XIXe siècle et telles qu’elles se présentent encore à notre époque. Néanmoins, tous ont cherché à partager la possibilité de s’émerveiller, durant le trajet ou les pauses qui émaillent celui-ci, du monde qui nous entoure. La détente succède alors à la l’engourdissement, le plaisir à la fatigue.

Dans un second temps, ensuite, les élèves étaient invités à proposer deux photographies, l’une évoquant la fatigue du transport, l’autre la détente à l’extérieur du moyen de transport. À chaque image devaient être associés trois mots-clés. Ces mots sont venus former deux nuages, sombre pour le premier, lumineux pour le deuxième, comme l’écho de l’état physique et mental du voyageur mis à l’épreuve d’un trajet qui le guide cependant vers le plaisir.

 

Le relais

 

En voyage, on s’arrête, on descend de voiture ;
Puis entre deux maisons on passe à l’aventure,
Des chevaux, de la route et des fouets étourdi,
L’œil fatigué de voir et le corps engourdi.

 

Et voici tout à coup, silencieuse et verte,
Une vallée humide et de lilas couverte,
Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, –
Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !

 

On se couche dans l’herbe et l’on s’écoute vivre,
De l’odeur du foin vert à loisir on s’enivre,
Et sans penser à rien on regarde les cieux…
Hélas ! une voix crie : « En voiture, messieurs ! »

 

Gérard de Nerval, Odelettes (1853)